Manipulation d’ondes à la surface de l’eau
Deux séries d’expériences ont été menées sur la manipulation d’ondes à la surface de l’eau :
Retournement temporel des vagues
Dans le cadre d’une collaboration avec le laboratoire du LAUM (Université du Mans) et du Laboratoire PMMH (ESPCI, Paris), nous avons développé une méthode de suivi optique des ondes à la surface de l’eau, méthode qui permet de résoudre le champ ondulatoire en temps et en espace. Cette technique permet en particulier d’aborder la question de la turbulence d’ondes : il s’agit de comprendre comment l’énergie des ondes se répartit sur les échelles spatiales ou fréquentielles (on parle de cascade d’énergie) et comment l’exposant spectral dépend des conditions d’injection de l’énergie dans le système. Avec cette méthode, nous travaillons aussi à tester la sensibilité de structures anisotropes (analogues à certains métamatériaux étudiés en électromagnétisme) aux spécificités des ondes à la surface de l’eau (dissipatives, dispersives et non-linéaires).
Enfin et surtout, en exploitant cette technique, nous avons récemment réalisé la première expérience de retournement temporel pour des ondes se propageant à la surface de l’eau [1].
Contact :
- Agnès Maurel
Le marcheur : un exemple de dualité onde/corpuscule à l’échelle macroscopique
Emmanuel Fort (MCF, Université Paris 7) étudie depuis quelques années des objets insolites formés par des gouttes qui rebondissent sur un bain formé du même liquide mis en vibration verticale. Dans un premier temps, il a montré qu’une oscillation verticale de la goutte ou du bain peut également empêcher la coalescence. Le sujet a ensuite pris de l’ampleur lors de la découverte de l’instabilité de marche des gouttes qui, au dessus d’un certain seuil de forçage, se déplacent spontanément à la surface du bain liquide. La goutte génère alors une onde de surface sur laquelle elle rebondit et qui lui donne une impulsion horizontale. Ce nouvel objet insolite a été désigné sous le terme de « marcheur ». Il s’agit d’un objet symbiotique original formé par l’interaction mutuelle d’une onde et d’une particule massive. Il présente ainsi une dualité onde-corpuscule à l’échelle macroscopique, propriété souvent considérée comme l’apanage des systèmes quantiques.
La dynamique de ces objets, leurs interactions mutuelles ainsi qu’avec leur environnement, constitue une thématique importante des recherches menées à l’Institut en collaboration étroite avec Yves Couder (laboratoire MSC, Université Paris 7). Le comportement de ces objets débouche sur des questions tout à fait passionnantes, notamment quant à leur analogie avec les objets quantiques. Ont été notamment étudiés pour cet objet l’effet tunnel et la quantification des orbites [2] [3] [4].
Contact
- Emmanuel Fort