L’article High-resolution in-vivo human retinal imaging using full-field OCT with optical stabilization of axial motion de Pedro Mecê, Jules Scholler, Kassandra Groux et Claude Boccara (Institut Langevin, ESPCI Paris, CNRS, Université PSL) est numéro 2 parmi les articles sur l’OCT les plus téléchargés de Biomedical Optics Express.
En raison des propriétés optiques de l’œil, la rétine est la seule partie du système nerveux central qui peut être visualisée in vivo de manière non invasive avec une résolution théoriquement micrométrique, un aspect crucial pour l’étude de l’activité neuronale. Cependant, la résolution est limitée par les défauts optiques de l’œil (aberrations oculaires). A cet effet, l’optique adaptative (OA), qui est utilisée depuis plus de 20 ans pour corriger les aberrations oculaires, permet une imagerie rétinienne à résolution cellulaire, où les neurones tels que les photorécepteurs peuvent être visualisés. L’imagerie de ces neurones a permis de mieux comprendre la fonction rétinienne et l’évolution des maladies rétiniennes telles que la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Toutefois, les systèmes d’OA nécessitent des systèmes assez complexes, coûteux et encombrants, offrant un champ réduit, ce qui limite leur déploiement clinique et commercial.
Dans l’article de Pedro Mecê et al., les chercheurs de l’Institut Langevin ont développé un OCT plein-champ capable d’imager de manière fiable des photorécepteurs proches de la fovéa (là où ils ont la plus grande densité) sur un champ accru, avec une grande reproductibilité et sans avoir recours à l’optique adaptative. Cette performance a été rendue possible grâce à l’utilisation d’une source de lumière spatialement incohérente associée à un suivi des mouvements axiaux de l’œil en temps réel.
La bonne précision et l’efficacité obtenues par l’OCT plein-champ, grâce à la stabilisation optique du mouvement axial en temps réel, ainsi que sa relative simplicité et son faible coût par rapport aux autres techniques de haute résolution qui utilisent l’OA classique, ouvrent la voie à l’adoption de l’OCT plein-champ comme système d’imagerie clinique en routine.